Un fort pour protéger Morlaix

(1542-1680)

Morlaix est au XVIe siècle un port très prospère, le troisième en Bretagne après Nantes et Saint-Malo. Les célèbres enclos paroissiaux et les maisons à Pondalez témoignent de ce passé florissant. Cette richesse, la ville la tire principalement de l'industrie et du commerce des toiles de lin, plus connues sous l'appellation de " crées du Léon ". Elle bénéficie aussi d'un emplacement stratégique en embouchure de Manche, à mi-chemin entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud, ce qui lui permet de développer un commerce maritime privilégié avec l'Angleterre, la Hollande et les pays ibériques.

Cette puissance excite les convoitises et Morlaix fait régulièrement l'objet de pillages. En 1522, alors que les relations entre la France et l'Angleterre sont particulièrement tendues, des marins anglais mettent la ville à sac et la brûlent. Il faudra 10 ans à Morlaix pour s'en relever.

Exaspérés par ces attaques, les habitants décident de prendre leur défense en main en construisant un fort sur l'îlot rocheux du Taureau. L'entreprise est ardue, mais le bénéfice stratégique évident : le seul passage praticable pour les grands navires se situe à l'ouest du rocher, à portée de canon…


Un premier fort

Les travaux démarrent vers 1542. On sait peu de choses de ce premier fort, sinon qu'il comporte une enceinte de 6,50 mètres, soit la moitié de sa hauteur actuelle. Les chambres à canon sont orientées à l'ouest, vers le seul chenal praticable. En 1544, le roi accorde la permission de nommer un gouverneur, Jean de Kermellec, et d'y installer une garnison de trente hommes.
Les coûts de fonctionnement et d'entretien sont à la charge des morlaisiens et constituent un lourd sacrifice pour les habitants.

 

Illustration : Collection du Musée de Bretagne 

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